Si le soleil ne revenait pas: que se passerait-il? Le vieil Anzévui, prophète de malheur, a sorti de son grimoire la plus funeste des prédictions. À Saint-Martin d’En Haut, où déjà le soleil, l’hiver, n’apparaît guère, on ne le verra plus cette année. Optimistes, pessimistes, rebelles, résignés, tous les villageois se sentent concernés. Car si le soleil ne revient pas, la vie s’arrête. Ce serait comme un hiver qui n’aurait pas son printemps, comme si ce versant de montagne, en plein Valais, ne ressortait plus jamais de sa neige et de sa nuit.
Quelques jeunes personnes vont agir pour que le soleil revienne: Isabelle ira au-devant de lui et fera entendre son rire; Jean soufflera dans son cornet de berger; Métrailler tirera treize coups de fusil. Les vieilles femmes du village l’admettront: Il semble bien qu’il se soit trompé. La lumière aura une nouvelle fois triomphé des ténèbres, et le printemps aura terrassé le bonhomme hiver qui ressemble de plus en plus au vieil Anzévui trouvé mort dans son fauteuil…
Cette édition est accompagnée d’une préface inédite de Melina Staubitz.
Si le soleil ne revenait pas, publié pour la première fois en 1937 pendant la guerre d’Espagne et juste avant les événements tragiques de 1939-1945, est une magnifique ode à la vie. Un roman de lumière qui défend la foi et l’espérance au milieu des menaces du temps et du monde. Il a été adapté sur grand écran par Claude Goretta en 1987.
C. F. Ramuz (1878-1947) est considéré comme un des plus importants écrivains suisses du xxe siècle. Après un long séjour à Paris, il revient à l’aube de la Première Guerre mondiale dans le canton de Vaud qu’il ne quittera plus. Son œuvre de romancier vise à exprimer les paysages et les spécificités de son pays, des vignobles vaudois aux villages valaisans, au moyen d’un style qui puise aux rythmes et aux inflexions de la langue parlée par ses personnages