
Les rescapés et autres poèmes
Préface : Rion Valery
Les rescapés et autres poèmes réunit en cinq cycles (« Les rescapés », « Rappelez-moi votre nom », « L’amour par l’exemple », « La maraude » et « la poésie est toujours debout ») des émotions et réflexions personnelles rendues universelles par la voix d’un poète marquant du monde francophone.
Qui sont les « rescapés » d’où ce recueil tient son titre ? Ou plutôt, que sont-ils ? Des émotions, des réflexions, des observations saisies au vol, rendues intemporelles et universelles par la grâce de la poésie : si le poète dit « je », c’est de nous tous qu’il parle dans les quatre premiers cycles de cette œuvre (« Les rescapés », « Rappelez-moi votre nom », « L’amour par l’exemple » et « La maraude »). Ces suites de brèves évocations en vers courts sont couronnées par le dernier poème, formant à lui seul un cinquième et dernier cycle (« La poésie est toujours debout ») : c’est la poésie, et elle seule, qui sublime le quotidien.
Publié en 1984 aux Éditions de L’Aire, puis en 2006 dans le tome III de L’intégrale d’Alexandre Voisard (Bernard Campiche Éditeur), Les rescapés et autres poèmes est ici précédé d’une préface inédite de Valery Rion, enseignant de français et d’histoire au Lycée cantonal de Porrentruy et doctorant à l’université de Neuchâtel.
Auteur : Alexandre Voisard
Catégorie : littérature romande
Date de publication : 20 octobre 2023
Longueur : 108 pages
ISBN 9782940749201
Également en format numérique
PDF : ISBN 9782940749218
Epub : ISBN 9782940749225
Le Quotidien jurassien – Julie Seuret, 9 novembre 2023
(…) Le « je » de Voisard devient universel et touche quiconque s’est, à un moment de ses quatre saisons, senti mis à nu par le vent.
Encore un verdict
Ils sont venus pour voir
ils sont venus pour parler
ils étaient bien quatre ou cinq
à tourner en rond sur leur chaise
on lisait une frayeur dans leurs yeux
alors même qu’ils tenaient cachées
dans leur chapeau les grâces signées
et que nous n’avions plus nous autres en tête
que le recours à une ultime pensée d’amour
à l’instant terrible où leurs mains
lentement s’ouvriraient sur la table.
(in : « Les rescapés »)
Souvenir de voyage
Vous souvenez-vous madame
comment au bout de notre voyage
les cerises trop mûres tombèrent en déconfiture
le train que nous venions de quitter
frémissait encore sur les rails brûlants
un mot vous échappa quand je frôlai
l’extrémité si curieuse de vos plumes
la pulpe des cerises inonda de noir ma main
le va-et-vient des illusions en transit
attisait votre impatience à lire en moi
un mot vous échappa que je ne me rappelle
un seul mot que je recherche désespérément
à chaque escale à chaque lune sur les gares
et si par un coup étonnant je le retrouvais
je ne cesserais madame d’en rechercher le sens.
(in : « L’amour par l’exemple »)