Les chroniques présentées ici sont issues du Fantasque, journal créé par John Petit-Senn en 1832 et qui appartient à la tradition satirique si populaire au XIXe siècle. Fines et ironiques, désabusées parfois, les chroniques du Fantasque reflètent les mœurs d’une époque dont les travers sont encore souvent les nôtres.
L’humour de John Petit-Senn, tout comme celui de son contemporain Rodolphe Töpffer, est un concentré d’esprit, servi par une perspicacité et une originalité qui révèlent une vraie profondeur.
Les textes rassemblés ici sont issus de l’édition intégrale des chroniques de John Petit-Senn réunies par Bernard Lescaze, parue aux Éditions L’Âge d’homme en 2008 sous le titre Chroniques du Fantasque et autres textes. La présente édition est préfacée par Daniel Maggetti, professeur à l’université de Lausanne et directeur du Centre des littératures en Suisse romande.
Cinquante chroniques sarcastiques, fines et perspicaces, par l’un des auteurs les plus populaires de la Genève de la Restauration.
De « L’incognito du génie » à « L’homme anguille », John Petit-Senn égratigne avec bonheur les prétentions de ses contemporains, avec un humour qui le rapproche de Rodolphe Töpffer et reste étonnamment actuel.
Né en 1792 dans une famille de négociants en textile, Jean-Antoine Petit, dit John Petit-Senn, comprend rapidement que son avenir est ailleurs. Auteur à succès de chansons de circonstance, il participe à la création du « Journal de Genève » en 1826 et lance six ans plus tard, seul cette fois-ci, « Le fantasque ». Sa santé va le contraindre à mettre un terme à cette aventure éditoriale cinq ans plus tard. Jusqu’à sa mort en 1870, John Petit-Senn poursuivra cependant son activité de chroniqueur, en collaboration avec de nombreux journaux suisses et étrangers.