L’œuvre abondante du romancier et poète romand Jacques Chessex (1934-2009), récompensée à de multiples reprises, occupe une place majeure dans la littérature francophone. Seul auteur suisse à avoir reçu le Prix Goncourt (en 1973 pour L’Ogre), Jacques Chessex est mort soudainement d’une crise cardiaque alors qu’il participait à une conférence autour de l’adaptation théâtrale de La confession du pasteur Burg à la Bibliothèque publique d’Yverdon-les-Bains.
«La confession du pasteur Burg»
La confession du pasteur Burg est un récit de neige et de feu. Car la faute obsède, au pays de Calvin. Le sentiment de culpabilité taraude les âmes et les cœurs. Il est le plus souvent lié à la chair, objet d’angoisse et de fascination : Geneviève. La vocation métaphysique, d’autre part, ou sa plus naturelle intuition, rend plus aigu, plus érodant, l’effet de l’introspection. Jean Burg se manifestera-t-il en vengeur ?
Mais Geneviève révèle et change : elle est, au sens propre, celle qui annonce, l’évangéliste s’incarnant enfin au regard du juge médusé. La médiation de Geneviève gomme toute faute, le péché cède, s’efface, disparaît. Et c’est précisément à cet instant que le récit se crispe, que le drame se mue en tragédie et bascule dans l’immolation.
Jacques Chessex
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