«La marche du Loup»
« Deux autres éclairs, immobiles, et fixes et ronds, à quelques mètres, dans le noir immédiat, derrière la fontaine. Wolfgang les a vus. C’est un regard. Lui et une bête, un loup, se fixent dans bouger. Un grand loup noir et un enfant mince avec des cheveux rouges. L’enfant sourit. Le loup peut-être – mais qui sait comment c’est, un sourire de loup ? »
En l’an mille, un enfant roux et muet qui vit parmi les loups va rencontrer les hommes. Il devient Loup rouge et chef de bande, et à travers lui, ce sont tous les rapports humains, complexes et violents à la fois, qui sont donnés à voir. Geste médiévale, conte cruel, roman d’aventures, récit fantastique, La marche du Loup entremêle le quotidien et la fable pour nous emporter dans un tourbillon d’aventures hallucinantes, à la manière des grands récits fondateurs de l’imaginaire humain.
Publié pour la première fois par les Éditions Encre Fraîche en 2004, La marche du Loup est accompagné dans cette nouvelle édition d’une préface inédite de l’écrivain Isaac Pante.
Plus d'info →«Les aventures d’un jeune Suisse en Californie»
Fils de pasteur né dans une petite ville de Suisse romande, Théophile de Rutté quitte son pays à l’âge de vingt ans pour aller travailler à Rio de Janeiro. Il reste trois ans au Brésil, mais son esprit aventureux rêve de participer à cette ruée vers l’or dont on parle tant. Il s’embarque alors sur un trois-mâts et débarque six mois plus tard à San Francisco où, parmi les trappeurs, les chercheurs d’or et les aventuriers de toute espèce, il rencontre le fameux colonel John Sutter, son compatriote, dont Blaise Cendrars immortalisera la mémoire.
Pour l’or, de Rutté arrive trop tard. Toutefois, il comprend rapidement qu’il y a beaucoup à gagner avec cette population avide de dépenser ; il s’installe donc comme négociant importateur. Grâce à Sutter et malgré son jeune âge, il est nommé consul de Suisse pour la Californie et l’Oregon. Il ouvre une succursale à Sacramento et manque de peu de périr noyé dans l’inondation de 1850. Après avoir subi une série de catastrophes, de Rutté choisit de rentrer en Europe ; il s’y marie et s’installe à Bordeaux, où il ouvre une agence d’assurances maritimes.
Publiée par Buchet-Chastel en 1979, cette autobiographie est présentée dans cette nouvelle édition par Emmanuelle Paccaud, chercheuse à l’université de Lausanne.
Plus d'info →«Quand les nuages poursuivent les corneilles»
Roman voudrait être heureux et avoir du succès. Il se contenterait de respirer l’odeur du tilleul, de suivre la course des nuages, de partager avec sa bien-aimée les minuscules événements qui ponctuent son existence dans la grande ville du nord, Berlin. Mais la réalité se rappelle sans cesse à lui. Comment satisfaire aux exigences de ses proches qui lui demandent de mettre fin à leurs jours ? Comment pallier les soucis financiers ? Et comment intéresser les milieux artistiques à ses projets de théâtre ou de cinéma ? Roman ne manque pas d’idées – utopiques, baroques, poétiques – que la vie s’empresse de pulvériser. Avec humour et affection, Matthias Zschokke regarde son héros se débattre dans la banalité d’un quotidien où l’étrangeté se tient toujours tapie, prête à surgir. Roman est un cousin germain de Plume de Henri Michaux.
Isabelle Rüf
Quand les nuages poursuivent les corneilles a été publié pour la première fois en français en 2018 par les Éditions Zoé dans une traduction signée de la journaliste Isabelle Rüf. Cette nouvelle édition reprend la traduction originale ; elle est accompagnée d’une préface inédite de la traductrice.
Plus d'info →«Hermine Blanche et autres nouvelles»
Un chauffeur de bus à la recherche d’une solution radicale pour se débarrasser d’un passager qui le gêne, des enfants livrés à eux-mêmes dans un orphelinat, des amoureux transis, une femme-objet, un petit garçon dont toutes les sœurs s’appellent Marie, ou encore une fillette qui laisse s’échapper son esprit-hermine blanche… En vingt-neuf nouvelles et autant d’atmosphères et de personnages, Noëlle Revaz décortique les moments charnières de l’existence, que son œil ironique transforme avec humour en contes délicatement acérés.
Publiés dans la collection « Blanche » de Gallimard en 2017, ces textes au ton extrêmement varié démontrent toute la singularité de l’écriture et de la vision de leur auteure. Ils sont introduits ici par une préface inédite de l’écrivain Ivan Farron.
Plus d'info →«Voyages en Suisse»
Victor Hugo a visité la Suisse à cinq reprises, entre 1825 et 1884, mais c’est essentiellement le court voyage qu’il y a fait en 1839 qui a le plus marqué son œuvre. En effet, plusieurs des grandes lettres constituant le récit de voyage publié en 1842, chez Delloye, sous le titre Le Rhin, ont trait à son passage en terres helvétiques et comprennent de pittoresques descriptions de certaines grandes villes suisses. D’autres pages de la même époque, plus ou moins développées, ne trouvèrent pas d’utilisation immédiate et restèrent dans les papiers du poète ; elles ne furent publiées qu’à titre posthume, en 1890, dans Alpes et Pyrénées.
Sous le titre non hugolien des Voyages en Suisse, on trouvera ici l’ensemble de ces textes, regroupés selon l’ordre chronologique du voyage de 1839. Se donne ainsi à voir l’image globale d’un événement qui a compté pour beaucoup dans la vie du poète et qui a contribué à enrichir sa conscience et son inconscient d’une foule d’images qui résumaient (d’avance) pour lui la nature romantique.
Cette édition reprend le volume publié par L’Âge d’Homme en 1982, ainsi que l’introduction de Pierre-Olivier Walzer qui l’avait conçu. Il comprend de ce fait aussi les notes, succinctes, datant d’un nouveau séjour que Hugo a fait en Suisse en 1869, à l’occasion du Congrès de la Paix de Lausanne.
Plus d'info →«La poudre de sourire»
Depuis son village d’Évolène, niché au cœur du val d’Hérens, Marie Métrailler livre un récit touchant sur le Valais d’autrefois. Avec discernement, mêlant sagesse et malice, elle évoque ses souvenirs : la rudesse de la vie rurale, les coutumes et les légendes locales, la religion, mais également son enfance, son quotidien de tisserande autodidacte dans un contexte économique autarcique, sa condition dans une région et à une époque où l’autonomie des femmes est quasiment inexistante. De son récit se dégage aussi son grand attachement au patois, à l’artisanat et aux valeurs terriennes.
Ce témoignage est le fruit de nombreux entretiens recueillis par la journaliste et écrivaine Marie-Magdeleine Brumagne dès l’été 1974 et jusqu’à la mort de Marie Métrailler, au printemps 1979. Il a été publié pour la première fois à titre posthume en 1980.
Cette édition est accompagnée d’une préface inédite de Federica Tamarozzi, conservatrice du département Europe au Musée d’ethnographie de Genève.
Plus d'info →«Voyages et aventures du docteur Festus»
«Ce fut par un temps radieux que le docteur Festus mit ses gants de peau de daim pour commencer son grand voyage d’instruction. Le gant de la main gauche péta au moment où le pouce en forçait les parois ; aussitôt le docteur Festus en tira un présage, selon la pratique des anciens dans laquelle il était très versé.
En effet, le docteur Festus savait tout ce qui s’apprend au moyen des livres, qu’il lisait dans vingt-deux langues, à l’instar de Pic de la Mirandole. Il ne lui manquait donc plus, pour mourir parfaitement savant, que d’avoir vu le monde, et c’est ce qui lui porta à entreprendre son grand voyage d’instruction…»
Voyages et aventures du docteur Festus est un récit publié en 1840; Töpffer réalise à partir de la même intrigue une «histoire en estampes» (dessinée en 1829), qu’il autographie et publie en 1840 également. Cette édition est accompagnée de quelques illustrations et d’une préface inédite de Philippe Kaenel, professeur d’histoire de l’art à l’université de Lausanne.
Plus d'info →«Si le soleil ne revenait pas»
Si le soleil ne revenait pas: que se passerait-il? Le vieil Anzévui, prophète de malheur, a sorti de son grimoire la plus funeste des prédictions. À Saint-Martin d’En Haut, où déjà le soleil, l’hiver, n’apparaît guère, on ne le verra plus cette année. Optimistes, pessimistes, rebelles, résignés, tous les villageois se sentent concernés. Car si le soleil ne revient pas, la vie s’arrête. Ce serait comme un hiver qui n’aurait pas son printemps, comme si ce versant de montagne, en plein Valais, ne ressortait plus jamais de sa neige et de sa nuit.
Quelques jeunes personnes vont agir pour que le soleil revienne: Isabelle ira au-devant de lui et fera entendre son rire; Jean soufflera dans son cornet de berger; Métrailler tirera treize coups de fusil. Les vieilles femmes du village l’admettront: Il semble bien qu’il se soit trompé. La lumière aura une nouvelle fois triomphé des ténèbres, et le printemps aura terrassé le bonhomme hiver qui ressemble de plus en plus au vieil Anzévui trouvé mort dans son fauteuil…
Cette édition est accompagnée d’une préface inédite de Melina Staubitz.
Plus d'info →«Amours au Palais Wilson»
Chroniques légères, nouvelles ironiques, récits spirituels et portraits cocasses : vous trouverez dans ce recueil tout ce qui fait le charme de Pierre Girard. Sous sa plume à la fois satirique, raffinée et fantaisiste, l’expérience la plus ordinaire devient soudain féérique et merveilleuse. Par son ton unique et son imagination singulière, cet écrivain discret est une des figures les plus attachantes de la littérature romande du XXe siècle.
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