Depuis son village d’Évolène, niché au cœur du val d’Hérens, Marie Métrailler livre un récit touchant sur le Valais d’autrefois. Avec discernement, mêlant sagesse et malice, elle évoque ses souvenirs : la rudesse de la vie rurale, les coutumes et les légendes locales, la religion, mais également son enfance, son quotidien de tisserande autodidacte dans un contexte économique autarcique, sa condition dans une région et à une époque où l’autonomie des femmes est quasiment inexistante. De son récit se dégage aussi son grand attachement au patois, à l’artisanat et aux valeurs terriennes.
Ce témoignage est le fruit de nombreux entretiens recueillis par la journaliste et écrivaine Marie-Magdeleine Brumagne dès l’été 1974 et jusqu’à la mort de Marie Métrailler, au printemps 1979. Il a été publié pour la première fois à titre posthume en 1980.
Cette édition est accompagnée d’une préface inédite de Federica Tamarozzi, conservatrice du département Europe au Musée d’ethnographie de Genève.
Témoignage riche et précieux sur la vie d’un village de montagne dans le Valais du début du xxe siècle, La poudre de sourire a une valeur patrimoniale. Un regard particulier sur le monde, à lire comme l’œuvre visionnaire d’une femme à la personnalité hors du commun.
Née à Évolène, Marie Métrailler (1901-1979) y a été tisserande. Après une enfance difficile, elle se lance dans l’artisanat afin d’éponger les dettes familiales. En 1938, elle ouvre son atelier de tissage, activité traditionnelle de sa vallée ; au fil des années, elle se lie d’amitié avec des personnalités d’exception, comme Marguerite Duras et Marguerite Yourcenar. Pionnière de la cause des femmes, elle développe un esprit critique à l’égard de la religion catholique et de la société patriarcale du début du XXe siècle.