Un village enneigé dans une vallée tessinoise isolée : tout près d’ici, et en même temps en dehors du temps. La nature maternelle est troublée par un crépitement à peine audible, qui pourrait tourner à l’effondrement, devenir apocalypse : c’est l’avalanche, suspendue à la montagne comme une malédiction. Il faudra quitter les maisons, évacuer les lieux, partir ailleurs. Les habitants s’en vont, après avoir résisté le plus longtemps possible ; ils abandonnent le «bois sacré», les vieux dans les cimetières, le superbe paysage alpestre rendu plus parfait encore par cette neige pourtant menaçante. Le narrateur aussi change d’horizon : il goûte à la ville et à ses saveurs, tout en cherchant à épancher la secrète obsession amoureuse née dans le silence du village, et à s’ouvrir à une nouvelle vie.
Cette édition propose une traduction retravaillée du poète et traducteur Christian Viredaz ; elle est accompagnée d’une préface de Matteo Giottonini.
Poète et romancier, Giovanni Orelli (1928-2016) est l’auteur d’une œuvre majeure en langue italienne et en dialecte tessinois, consacrée en 2012 par le Grand Prix Schiller. L’année de l’avalanche (1965, Prix Charles-Veillon) est considéré comme un des textes qui a fait entrer la production littéraire du Tessin dans la modernité.