«Quand les nuages poursuivent les corneilles»
Roman voudrait être heureux et avoir du succès. Il se contenterait de respirer l’odeur du tilleul, de suivre la course des nuages, de partager avec sa bien-aimée les minuscules événements qui ponctuent son existence dans la grande ville du nord, Berlin. Mais la réalité se rappelle sans cesse à lui. Comment satisfaire aux exigences de ses proches qui lui demandent de mettre fin à leurs jours ? Comment pallier les soucis financiers ? Et comment intéresser les milieux artistiques à ses projets de théâtre ou de cinéma ? Roman ne manque pas d’idées – utopiques, baroques, poétiques – que la vie s’empresse de pulvériser. Avec humour et affection, Matthias Zschokke regarde son héros se débattre dans la banalité d’un quotidien où l’étrangeté se tient toujours tapie, prête à surgir. Roman est un cousin germain de Plume de Henri Michaux.
Isabelle Rüf
Quand les nuages poursuivent les corneilles a été publié pour la première fois en français en 2018 par les Éditions Zoé dans une traduction signée de la journaliste Isabelle Rüf. Cette nouvelle édition reprend la traduction originale ; elle est accompagnée d’une préface inédite de la traductrice.
Plus d'info →«Le roi d’Olten»
Ce recueil de brefs récits, parus dans la presse alémanique entre 2002 et 2009, offre une plongée surprenante dans la cité soleuroise d’Olten, l’un des nœuds ferroviaires les plus importants de Suisse. D’une plume drôle et tendre à la fois, Alex Capus y dépeint le cadre dans lequel il vit depuis son plus jeune âge : la beauté de la gare, le fumet de l’usine de chocolat, les joies de la piscine municipale, les industriels qui délocalisent, et surtout, Toulouse, un chat noir et blanc auquel aucune porte de la Vieille Ville ne résiste. Entre souvenirs des jeunes années et anecdotes tirées de sa vie d’adulte, Alex Capus exprime ici tout l’amour qu’il porte à cette petite ville méconnue – et souvent mal aimée – et à ses concitoyens.
Plus d'info →«L’araignée noire» suivi de «Le déluge en Emmental»
L’œuvre littéraire de Jeremias Gotthelf, dans laquelle il exprime ses préoccupations civiques et sociales, est souvent lue dans une perspective qui accentue son caractère contextuel, voire régional. Mais L’araignée noire et Le déluge en Emmental échappent à cette vision réductrice. Dans L’araignée noire, l’écrivain aborde un sujet de portée universelle en explorant les réactions de tout un village face à une invasion d’araignées qui déciment peu à peu les habitants. Le caractère fantastique de la nouvelle n’empêche pas Gotthelf d’étudier les réactions de ses pairs pour en tirer la leçon, comme il le fait, en partant de l’évocation d’une catastrophe bien réelle, dans Le déluge en Emmental.
Plus d'info →« L’habit fait le moine et autres nouvelles »
En 1874, Gottfried Keller ajoute un second tome aux Gens de Seldwyla, recueil de cinq nouvelles paru près de vingt ans plus tôt. Admirée par Nietzsche, cette œuvre vive et malicieuse, évocation en plusieurs épisodes d’une Suisse attachée à son passé et attirée par la modernité, ne sera pas traduite en français, dans son intégralité, avant 2020 (Les gens de Seldwyla, Éditions Zoé).
Les nouvelles ici réunies, « L’habit fait le moine », « Les lettres d’amour détournées » et « L’artisan de son bonheur », issues du second tome des Gens de Seldwyla, abordent un thème universel : les relations entre les hommes et les femmes. Et elles illustrent à merveille les caractéristiques de l’œuvre intemporelle de Gottfried Keller, entre ironie et tendresse, réalisme et parodie.
Publiées dans une traduction inédite de Claude Haenggli, ces trois nouvelles sont accompagnées dans la présente édition d’une préface du traducteur et d’une postface de Daniel Rothenbühler, critique littéraire et enseignant.
Plus d'info →« Dans les ténèbres »
Frédéric – alter ego de l’auteur – quitte l’Afrique et la Légion étrangère pour un avenir incertain à Paris, puis à Charleroi. Il y rencontre entre autres Andreas, à l’amour infini pour sa femme et sa terre ; Marcel, qui lutte pour un monde plus juste et plus libre ; Otto, malheureux en affaires ; et Madame Vandevelde, patronne rapace et mélomane d’une pension pour ouvrier. Entre ces êtres au destin choisi ou contrarié se dessine en creux le portrait d’un homme qui cherche à fuir le sien.
Paru en 1937 à Bâle aux éditions Gute Schriften, considéré par son auteur comme son écrit le plus important, Dans les ténèbres a été traduit pour la première fois en français par Claude Haenggli, et publié dans la collection « Poche Suisse » des Éditions L’Âge d’Homme en 2000. La présente édition, reprend la traduction de Claude Haenggli, révisée par ses soins et elle est accompagnée d’une préface inédite de la critique littéraire Christa Baumberger, spécialiste de l’œuvre de Glauser.
Plus d'info →« Heidi », suivi de « Encore Heidi »
Petite orpheline, Heidi est confiée à la garde d’un grand-père bourru, là-haut sur l’alpage. Elle se lie d’amitié avec Peter, le petit chevrier, et sa grand-mère, mais doit brusquement partir à la ville, en Allemagne, pour y rejoindre sa tante et tenir compagnie à une petite fille paralysée, Clara. L’amitié qui naîtra entre elles ne suffira pas à guérir Heidi de la nostalgie: ne supportant pas la vie citadine, elle tombe malade. Elle est autorisée à retourner chez son grand-père, mais Clara se voit ainsi enlever sa seule amie, et son état de santé décline à son tour. Que faire ? La réponse se trouve sur l’alpe…
Les histoires de Heidi, Peter et Clara ont été publiées en deux parties : la première en 1880, (Heidis Lehr-und Wanderjahre), la seconde en 1881 (Heidi kann brauchen, was es gelernt hat). Traduits la première fois en français par Camille Vidart, enseignante et féministe militante, ces deux tomes ont été publiés en 1882 aux éditions Georg, à Bâle. Réunis en un seul volume dans la présente édition, ils sont accompagnés d’une préface inédite d’Alain Bagnoud, écrivain.
Et pour mieux comprendre, au-delà de ces textes, comment Heidi est devenu un mythe, plongez dans l'enquête de Jean-Michel Wissmer, Enquête sur un mythe suisse qui a conquis le monde.
Plus d'info →« Le gros poète »
Berlin, début des années 1990. Le gros poète rêve d’écrire le grand roman de la ville, dont le cœur bat tout autour de lui. Il vit dans le confort et l’aisance, il a un ami très cher à la campagne et une délicieuse maîtresse. Et il a Chaton, un petit être insatiable qui exige d’entendre quelque chose « de beau, si possible ». Le gros poète le voudrait bien, mais l’exigence est cruelle, car au fil des courtes histoires, vraies ou inventées, qu’il raconte à Chaton, transparaissent un monde en décadence et sa propre mélancolie.
Le gros poète a été publié pour la première fois en français aux Éditions Zoé en 2021, dans une traduction de la journaliste Isabelle Rüf. La présente édition reprend la traduction originale, et elle est accompagnée d’une préface inédite de la traductrice.
Plus d'info →« Tamangur »
« Quand tu retires tes lunettes, qu’est-ce que tu vois ?
- Toi, dans le brouillard, dit l’enfant.
- Exactement, dit la grand-mère, tu vois flou, et ça rend curieux. On se plonge dans l’image avec les yeux, nez en avant, on veut tout voir en détail. Les flous sont un ordre : regardes-y de plus près ! »
Dans un village au fond d’une vallée, une petite fille en deuil apprivoise l’absence et la solitude grâce à sa formidable grand-mère. Il y a aussi une artiste amoureuse, une couturière aux yeux de crocodile, les ruelles du village où trotte une chèvre vagabonde… Le quotidien n’est jamais très loin du rêve dans ce roman délicat et tout en nuances, empreint de poésie. Leta Semadeni s’inspire des paysages d’Engadine et revisite la mystérieuse forêt aux pouvoirs légendaires qui donne son titre au livre.
Publié en 2015 par Rotpunktverlag, ce premier récit de la poétesse Leta Semadeni a été traduit de l’allemand par Barbara Fontaine pour les Éditions Slatkine en 2019. La présente édition reprend cette traduction, accompagnée d’une préface inédite d’Aline Delacrétaz, spécialiste en politique culturelle.
Plus d'info →« La succession difficile »
Lorsque David Boller apprend que ses parents, juifs, ont tenté de se réfugier en Suisse avant d’être victimes des nazis, il se met en quête de réponses, dans une Suisse marquée par la Guerre froide.
En 1965, quand paraît La succession difficile (Piper Verlag, Munich), le scandale est immense : Walter Matthias Diggelmann, écrivain engagé, a osé en effet dénoncer l’influence de certains milieux politiques et économiques qui ne reculent devant rien pour préserver leurs intérêts. Ce roman ne se limite toutefois pas à la critique politique et sa force toujours actuelle réside dans l’exploration par l’auteur des tensions entre engagement politique, intérêts économiques et conscience personnelle : une exploration plus que jamais indispensable.
Publié en français en 1969 aux Éditions Rencontre, à Lausanne, La succession difficile reprend ici la traduction d’Éric Schaer. Cette nouvelle édition est accompagnée d’une préface inédite d’Alain Clavien, professeur honoraire d’histoire contemporaine à l’université de Fribourg.
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