«Voyages et aventures du docteur Festus»
«Ce fut par un temps radieux que le docteur Festus mit ses gants de peau de daim pour commencer son grand voyage d’instruction. Le gant de la main gauche péta au moment où le pouce en forçait les parois ; aussitôt le docteur Festus en tira un présage, selon la pratique des anciens dans laquelle il était très versé.
En effet, le docteur Festus savait tout ce qui s’apprend au moyen des livres, qu’il lisait dans vingt-deux langues, à l’instar de Pic de la Mirandole. Il ne lui manquait donc plus, pour mourir parfaitement savant, que d’avoir vu le monde, et c’est ce qui lui porta à entreprendre son grand voyage d’instruction…»
Voyages et aventures du docteur Festus est un récit publié en 1840; Töpffer réalise à partir de la même intrigue une «histoire en estampes» (dessinée en 1829), qu’il autographie et publie en 1840 également. Cette édition est accompagnée de quelques illustrations et d’une préface inédite de Philippe Kaenel, professeur d’histoire de l’art à l’université de Lausanne.
Plus d'info →«Si le soleil ne revenait pas»
Si le soleil ne revenait pas: que se passerait-il? Le vieil Anzévui, prophète de malheur, a sorti de son grimoire la plus funeste des prédictions. À Saint-Martin d’En Haut, où déjà le soleil, l’hiver, n’apparaît guère, on ne le verra plus cette année. Optimistes, pessimistes, rebelles, résignés, tous les villageois se sentent concernés. Car si le soleil ne revient pas, la vie s’arrête. Ce serait comme un hiver qui n’aurait pas son printemps, comme si ce versant de montagne, en plein Valais, ne ressortait plus jamais de sa neige et de sa nuit.
Quelques jeunes personnes vont agir pour que le soleil revienne: Isabelle ira au-devant de lui et fera entendre son rire; Jean soufflera dans son cornet de berger; Métrailler tirera treize coups de fusil. Les vieilles femmes du village l’admettront: Il semble bien qu’il se soit trompé. La lumière aura une nouvelle fois triomphé des ténèbres, et le printemps aura terrassé le bonhomme hiver qui ressemble de plus en plus au vieil Anzévui trouvé mort dans son fauteuil…
Cette édition est accompagnée d’une préface inédite de Melina Staubitz.
Plus d'info →«Amours au Palais Wilson»
Chroniques légères, nouvelles ironiques, récits spirituels et portraits cocasses : vous trouverez dans ce recueil tout ce qui fait le charme de Pierre Girard. Sous sa plume à la fois satirique, raffinée et fantaisiste, l’expérience la plus ordinaire devient soudain féérique et merveilleuse. Par son ton unique et son imagination singulière, cet écrivain discret est une des figures les plus attachantes de la littérature romande du XXe siècle.
Plus d'info →«Les esprits de la terre»
Les esprits de la terre raconte la spoliation – matérielle et affective – d’un personnage, César, héritier indésirable et marginal d’une lignée de propriétaires terriens vaudois. En face de lui, sa terrible belle sœur, « Madame », qui règne sur le château familial au bord du Léman, incarne l’avidité et la soif de pouvoir. Ce duel où interviennent de nombreuses autres figures, tantôt veules, tantôt aimantes, est retracé dans un récit envoûtant à la composition audacieuse, où le grotesque alterne avec des moments de grand lyrisme.
Plus d'info →«Un souvenir de Solférino» suivi de «L’avenir sanglant»
1859 : Henry Dunant voyage en Lombardie dans l’espoir de rencontrer Napoléon III, occupé à chasser les Autrichiens hors de la région. À la place de l’Empereur, c’est l’horreur qu’il découvre aux abords d’un champ de bataille. Il ne s’en remettra pas. En 1862, Un souvenir de Solférino révélera crûment au monde la réalité de la guerre. Ce livre conduira à la création de la Croix-Rouge et à la première Convention de Genève.
Trente ans plus tard, Dunant revient sur la guerre, mais par un autre côté. Ce ne sont plus seulement ses conséquences qui le révoltent – morts, blessés, prisonniers – mais, en amont, ses champions, ses responsables, ses bénéficiaires. La foi humanitaire fait place au credo pacifiste: c’est le manuscrit saisissant de L’avenir sanglant.
Présentés en ordre chronologique, ces textes permettent de suivre la formidable évolution de la pensée d’Henry Dunant. Ils sont introduits et commentés par Corinne Chaponnière, auteure de la biographie Henry Dunant. La croix d’un homme (Labor et Fides, 2018). Une préface de Denis de Rougemont, rédigée en 1969, a été conservée en postface.
Plus d'info →«Le roi d’Olten»
Ce recueil de brefs récits, parus dans la presse alémanique entre 2002 et 2009, offre une plongée surprenante dans la cité soleuroise d’Olten, l’un des nœuds ferroviaires les plus importants de Suisse. D’une plume drôle et tendre à la fois, Alex Capus y dépeint le cadre dans lequel il vit depuis son plus jeune âge : la beauté de la gare, le fumet de l’usine de chocolat, les joies de la piscine municipale, les industriels qui délocalisent, et surtout, Toulouse, un chat noir et blanc auquel aucune porte de la Vieille Ville ne résiste. Entre souvenirs des jeunes années et anecdotes tirées de sa vie d’adulte, Alex Capus exprime ici tout l’amour qu’il porte à cette petite ville méconnue – et souvent mal aimée – et à ses concitoyens.
Plus d'info →«Giacumbert Nau»
«Son nom était Giacumbert, et c’est par la même lettre que commençaient les noms des pâturages dont il avait la charge.» Dans les montagnes du canton des Grisons, tout à l’est de la Suisse, dans une de ces hautes vallées alpines dont la langue est le romanche, Giacumbert Nau travaille comme berger. Il est de ce fait un exclu au sein du microcosme où il vit. Solitaire, méfiant à l’égard des villageois qui l’exploitent, il garde ses brebis sur des alpages qui sont son refuge, d’où il contemple les pentes herbeuses en méditant sur l’évolution de la société grisonne : le monde rural se meurt, les terrains sont bradés, le tourisme menace l’identité des autochtones… Mais les journées de Giacumbert Nau ne sont pas que tristesse et désolation : il y a aussi l’attachement aux bêtes, la beauté de la nature, et l’amour d’Albertine – autant d’éléments qui font que la vie vaut d’être vécue.
Plus d'info →«Éléments d’un songe»
Les Éléments d’un songe se présentent comme une suite de variations dont le thème initial est emprunté à L’Homme sans qualités de Robert Musil. À la suite de cet écrivain, grand rêveur en quête d’états parfaits à même de faire oublier la laideur de la vie et l’horreur de la mort, mystique sans Dieu, passionné de la nature, Jaccottet – qui l’a traduit – cherche à son tour les solutions qui permettent de vivre, suivant un élan poétique et philosophique tout à la fois.
L’itinéraire que l’auteur parcourt frappe par la noblesse de ses vues et par l’honnêteté foncière de sa démarche, dont l’extrême exigence dépasse le pessimisme pour exprimer une ambition trop haute peut-être, mais qui ne désespère pas de s’accomplir.
Plus d'info →«Boulevard des Philosophes»
Georges Haldas a dit un jour que prendre conscience de sa relation au père et à la mère, c’est clarifier ses rapports avec soi-même et avec les autres. C’est ce qu’il a tenté de faire avec Boulevard des Philosophes, d’une part, et avec Chronique de la rue Saint-Ours, de l’autre – deux livres en vérité indissociables. Dans le premier, il brosse de son père, mort trente ans plus tôt, un portrait fondé sur ses souvenirs d’enfance. Par son implication personnelle, le narrateur fait ainsi, indirectement, son propre portrait. La figure paternelle, par ailleurs, est forcément en lien avec notre propre découverte du monde : mieux vaut alors, selon l’auteur, comprendre le père plutôt que le tuer, si on veut savoir qui on est et pouvoir se situer parmi les hommes.
Livre de liberté et de fraternité, Boulevard des Philosophes s’adresse à tous et ouvre un chemin en chacun, en écho à la phrase de Pascal citée en exergue : «Toute la suite des hommes n’est qu’un seul homme, qui subsiste toujours.»
Plus d'info →«Poèmes choisis»
Alice de Chambrier est une figure majeure pour quiconque s’intéresse à l’histoire du romantisme et à ses retombées hors de France. Avec un décalage temporel qui s’explique par la position excentrée du cadre où elle est élevée et où elle écrit, la jeune écrivaine neuchâteloise met ses pas dans ceux des grands créateurs qui ont révolutionné la poésie française à partir des années 1820, à commencer par Lamartine et Victor Hugo, le maître vénéré rencontré à Paris en mai 1881.
Les sujets abordés par Alice de Chambrier témoignent, dans leur variété, de sa sensibilité à l’effervescence thématique et formelle qui caractérise la littérature de son temps. Elle apparaît ainsi comme une des dernières incarnations du mouvement romantique, au moment où le naturalisme commence à s’affirmer, et comme un cas unique dans le paysage littéraire de Suisse romande.
Plus d'info →«L’année de l’avalanche»
Un village enneigé dans une vallée tessinoise isolée : tout près d’ici, et en même temps en dehors du temps. La nature maternelle est troublée par un crépitement à peine audible, qui pourrait tourner à l’effondrement, devenir apocalypse : c’est l’avalanche, suspendue à la montagne comme une malédiction. Il faudra quitter les maisons, évacuer les lieux, partir ailleurs. Les habitants s’en vont, après avoir résisté le plus longtemps possible ; ils abandonnent le «bois sacré», les vieux dans les cimetières, le superbe paysage alpestre rendu plus parfait encore par cette neige pourtant menaçante. Le narrateur aussi change d’horizon : il goûte à la ville et à ses saveurs, tout en cherchant à épancher la secrète obsession amoureuse née dans le silence du village, et à s’ouvrir à une nouvelle vie.
Plus d'info →«L’enfant secret»
Nora et Antonio sillonnent l’Italie sur les traces d’un homme politique sortant de l’ordinaire : Benito Mussolini, dont Antonio devient le photographe attitré. Émilie et Julien vivent à Nyon, sur La Côte vaudoise, et rêvent depuis toujours d’ouvrir une auberge de campagne. Les deux couples ne se connaissent pas. Ils ne parlent pas la même langue. Ils n’ont pas les mêmes rêves. Mais leurs destins vont se croiser, puis s’épouser au cours de la première moitié du XXe siècle que le récit retrace au fil d’une envoûtante «remontée du temps».
Plus d'info →