« Exercices de lucidité. Arendt, Aron, Koestler, Kraus, Londres, Werth »
Comment penser de manière réellement individuelle, sans concession aux courants à la mode ? Comment questionner encore et encore, interpeler ses propres préjugés, et chercher à comprendre surtout, sans étouffer sous les voix dominantes ?
Le présent recueil de chroniques propose une réponse à ces interrogations essentielles, au travers de l’œuvre de Hanna Arendt, Raymond Aron, Arthur Koestler, Karl Kraus, Arthur Londres et Léon Werth.
Publiés dans diverses revues, réunis en volume pour la première fois, ces textes sont accompagnés d’une préface inédite d’Olivier Meuwly, écrivain et historien.
Plus d'info →« Le gros poète »
Berlin, début des années 1990. Le gros poète rêve d’écrire le grand roman de la ville, dont le cœur bat tout autour de lui. Il vit dans le confort et l’aisance, il a un ami très cher à la campagne et une délicieuse maîtresse. Et il a Chaton, un petit être insatiable qui exige d’entendre quelque chose « de beau, si possible ». Le gros poète le voudrait bien, mais l’exigence est cruelle, car au fil des courtes histoires, vraies ou inventées, qu’il raconte à Chaton, transparaissent un monde en décadence et sa propre mélancolie.
Le gros poète a été publié pour la première fois en français aux Éditions Zoé en 2021, dans une traduction de la journaliste Isabelle Rüf. La présente édition reprend la traduction originale, et elle est accompagnée d’une préface inédite de la traductrice.
Plus d'info →« Les rescapés et autres poèmes »
Qui sont les « rescapés » d’où ce recueil tient son titre ? Ou plutôt, que sont-ils ? Des émotions, des réflexions, des observations saisies au vol, rendues intemporelles et universelles par la grâce de la poésie : si le poète dit « je », c’est de nous tous qu’il parle dans les quatre premiers cycles de cette œuvre (« Les rescapés », « Rappelez-moi votre nom », « L’amour par l’exemple » et « La maraude »). Ces suites de brèves évocations en vers courts sont couronnées par le dernier poème, formant à lui seul un cinquième et dernier cycle (« La poésie est toujours debout ») : c’est la poésie, et elle seule, qui sublime le quotidien.
Publié en 1984 aux Éditions de L’Aire, puis en 2006 dans le tome III de la Poésie intégrale d’Alexandre Voisard aux Éditions Campiche, Les rescapés et autres poèmes est ici précédé d’une préface inédite de Valery Rion, enseignant de français et d’histoire au Lycée cantonal de Porrentruy et doctorant à l’université de Neuchâtel.
Plus d'info →« L’homme aux herbes »
Depuis des générations, la souffrance et la mort reculent devant les Colas, père et fils. Leur don s’hérite, il vient du fond des âges et d’une connaissance intime de la nature : la santé s’offre dans les fleurs, les feuilles, les tiges et les racines de cette haute vallée des Alpes.
Un jour surgit la route, puis l’automobile, puis le médecin diplômé, et désormais seules comptent ces nouveautés. De guérisseur, Colas est ravalé au rang de charlatan, et à son drame personnel s’ajoute celui de voir s’éteindre des connaissances millénaires.
Publié pour la première fois en 1980 aux Éditions Denoël, puis en 1983 aux Éditions L’Âge d’Homme, L’homme aux herbes est accompagné, dans la présente édition, d’une préface originale de Jacques Berchtold, professeur titulaire à l’université de Genève, directeur de la Fondation Bodmer et écrivain.
Plus d'info →« L’habit fait le moine et autres nouvelles »
En 1874, Gottfried Keller ajoute un second tome aux Gens de Seldwyla, recueil de cinq nouvelles paru près de vingt ans plus tôt. Admirée par Nietzsche, cette œuvre vive et malicieuse, évocation en plusieurs épisodes d’une Suisse attachée à son passé et attirée par la modernité, ne sera pas traduite en français, dans son intégralité, avant 2020 (Les gens de Seldwyla, Éditions Zoé).
Les nouvelles ici réunies, « L’habit fait le moine », « Les lettres d’amour détournées » et « L’artisan de son bonheur », issues du second tome des Gens de Seldwyla, abordent un thème universel : les relations entre les hommes et les femmes. Et elles illustrent à merveille les caractéristiques de l’œuvre intemporelle de Gottfried Keller, entre ironie et tendresse, réalisme et parodie.
Publiées dans une traduction inédite de Claude Haenggli, ces trois nouvelles sont accompagnées dans la présente édition d’une préface du traducteur et d’une postface de Daniel Rothenbühler, critique littéraire et enseignant.
Plus d'info →« L’amour en bateau »
« La femme de ma vie ne peut être qu’un personnage fictif, une femme que j’inventerais à distance et qui m’inventerait de même. À chaque rencontre, nous porterions notre plus beau masque et notre amour deviendrait tel qu’il serait impensable de le ligoter dans le partage. Notre amour aurait l’intensité d’une trace et la légèreté d’une préférence. »
Et si tout n’est qu’apparence, un mari n’en vaudrait-il pas un autre ? À quai, deux bateaux attendent deux noces et leurs invités. La débandade de la fête qui approche sème la pagaille, le hasard sépare les mariés… C’est sur la reconstitution de cette journée folle que Jean-Bernard Vuillème lance son narrateur-enquêteur pour produire un délicieux et merveilleux roman sur l’amour, le mariage, et notre connaissance de nous-mêmes et des autres.
Publié aux Éditions Zoé en 1990, L’amour en bateau est précédé ici d’une préface inédite de Walter Tschopp, conservateur à la Fondation Atelier d’artistes, à Saint-Maurice (VS).
Plus d'info →« Croix de bois, croix de fer »
« Qu’est-ce que tu fais pour les autres ? me sermonnait sans cesse mon frère, convaincu que son chemin de vie était plus méritoire que le mien. C’est lui qui perpétuait la tradition missionnaire de la famille, il en était fier et ne manquait jamais une occasion de me reprocher de n’être ni médecin ni instituteur, même pas croyant ».
Historien et agnostique, le narrateur de ce récit est invité au colloque organisé en hommage à son frère, glorieux missionnaire décédé à quarante ans sur une route africaine. Dédaigné par une famille qui considère le sacrifice de soi comme la plus haute qualité humaine, cible récurrente de son aîné qui le jugeait infréquentable, il est bien décidé à troubler le concert des louanges et à dévoiler le vrai visage du défunt. Mais que pourra-t-il, face à l’admiration aveugle de l’assemblée et à ses propres souvenirs ?
Huis clos grinçant, Croix de bois, croix de fer explore toutes les nuances d’un monde où le Bien impose sa loi d’airain.
Publié en 2016 aux Éditions Grasset, ce texte est précédé ici d’une préface inédite de Maud Dubois, professeure à l’université de Neuchâtel.
Plus d'info →« Le fils du boulanger », suivi de « Les courtes fêtes »
De la campagne fribourgeoise à Paris, Netton Bosson promène un regard aigu sur le monde qui l’entoure, et peint dans Le fils du boulanger et Les courtes fêtes ce qui fait sa joie ou qui l’oppresse : des portraits nets et précis, qui échappent à l’anecdotisme grâce à l’humanité et la finesse de leur auteur.
Aux mots répondent les vingt-deux illustrations créées pour l’édition originale de ces deux textes par Netton Bosson, le peintre rejoignant le poète.
Parus respectivement en 1965 et en 1967 aux Éditions du Panorama à Bienne, puis en 2010 aux Éditions L’Âge d’Homme, Le fils du boulanger et Les courtes fêtes sont précédés dans la présente édition d’une préface inédite de Philippe Clerc, historien de l’art.
Plus d'info →« Fleurs d’ombre »
« Depuis qu’elle était revenue, elle regardait les fleurs d’ombre. Elles se projetaient sur la paroi de son studio de banlieue, après l’école. La lumière passait à travers le rhododendron, le ficus, le clivia posés devant la fenêtre et dessinait leur ombre sur le crépi. Des fantômes, au lieu des faits du jour. »
Ainsi s’ouvre « Fleurs d’ombre », le dernier des courts récits de ce recueil empreint de la précise délicatesse d’Alberto Nessi. Confidences ou dialogues intérieurs, mélancolie ou traces de bonheur, autant d’instants que l’auteur suspend devant nous pour mieux en révéler la profondeur. Car les vies ordinaires n’ont rien d’ordinaire sous le regard fraternel de l’écrivain, qui s’approche des êtres pour les cerner jusqu’en leur cœur : « Une feuille pour combattre le mal, se dit l’homme. Une poésie. La kalachnikov disparaîtra de la vitrine du centre, je saurai regarder ma bien-aimée en face, toutes les statues décapitées retrouveront la tête et ce sera enfin le commencent d’une année nouvelle ».
Publié en 1997 en italien aux Éditions Casagrande, puis en 2001 aux Éditions de La Dogana, dans une traduction française de Christian Viredaz, Fleurs d’ombre a été couronné la même année par le Prix Lipp. La présente édition reprend la traduction de Christian Viredaz, et est accompagnée d’une préface inédite de Jérôme Meizoz, écrivain et professeur à l’université de Lausanne.
Plus d'info →« Tamangur »
« Quand tu retires tes lunettes, qu’est-ce que tu vois ?
- Toi, dans le brouillard, dit l’enfant.
- Exactement, dit la grand-mère, tu vois flou, et ça rend curieux. On se plonge dans l’image avec les yeux, nez en avant, on veut tout voir en détail. Les flous sont un ordre : regardes-y de plus près ! »
Dans un village au fond d’une vallée, une petite fille en deuil apprivoise l’absence et la solitude grâce à sa formidable grand-mère. Il y a aussi une artiste amoureuse, une couturière aux yeux de crocodile, les ruelles du village où trotte une chèvre vagabonde… Le quotidien n’est jamais très loin du rêve dans ce roman délicat et tout en nuances, empreint de poésie. Leta Semadeni s’inspire des paysages d’Engadine et revisite la mystérieuse forêt aux pouvoirs légendaires qui donne son titre au livre.
Publié en 2015 par Rotpunktverlag, ce premier récit de la poétesse Leta Semadeni a été traduit de l’allemand par Barbara Fontaine pour les Éditions Slatkine en 2019. La présente édition reprend cette traduction, accompagnée d’une préface inédite d’Aline Delacrétaz, spécialiste en politique culturelle.
Plus d'info →«Le chien Tristan»
Roman policier insolite, roman de la beauté, contemplatif et musical, Le chien Tristan est d’abord le roman du romantisme. Volontairement cloîtrés au cœur de Rome, ses protagonistes «jouent» à s’identifier aux grands créateurs du XIXe siècle, Wagner, Liszt ou Nietzsche. Fous du génie qu’ils n’ont pas, ils sentent que le romantisme, bien plus qu’une exaltation de la passion, est une recherche passionnée d’une vérité à laquelle ils sacrifient leur bonheur. Hors de leur siècle, de leur pays et de toute certitude religieuse, placés devant l’évidence et l’effroi de l’existence, ces «inadaptés» sont pourtant l’image de l’homme contemporain, coupé du sacré, et n’osant plus s’avouer sa quête désespérée du Vrai. Confrontés à une femme qui refuse le rôle de sublime prétexte, ces personnages deviendront les rivaux pitoyables d’un être dont le regard détient la vérité sans la conscience : un chien, que sa maîtresse a nommé Tristan.
Plus d'info →« Mémoire des cellules »
Envoyé pour un reportage à la Biennale de Venise, Maximilien observe un public perplexe face à une installation monumentale de deux cent mille litres d’eau croupie. Commence alors son processus de « résistance » à l’art contemporain ; commence aussi, et surtout, un chassé-croisé entre Maximilien et lui-même, au fil d’une mémoire qu’il refuse.
Publié aux éditions L’Âge d’Homme en 2017, Mémoire des cellules, premier roman de Marc Agron, ouvre un triptyque intimiste où l’auteur interroge la mémoire et l’oubli. Il sera suivi par Carrousel du vent (2018) et Rêver d’Alma (2020), publiés chez le même éditeur. Mémoire des cellules est accompagné à nouveau, dans la présente édition, d’une préface de Michel Thévoz, écrivain, historien de l’art, philosophe et ancien directeur de la Collection de l’Art Brut à Lausanne.
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