« La Suisse inconnue »
Paris, fin du XIXe siècle. Voyageur infatigable, Parisien d’adoption, amoureux de son pays natal, Victor Tissot invite « ses lecteurs de France » à découvrir « sa » Suisse, loin des sentiers déjà battus par le tourisme. C’est de Paris qu’il nous entraîne vers les lointaines montagnes grisonnes, avant de traverser au retour les cantons du Valais et de Fribourg.
Au fil des anecdotes et rappels historiques, Victor Tissot dévoile sous nos yeux la mosaïque des traditions, des mœurs et des particularités qui forment la Suisse de son époque.
Publié pour la première fois en 1888 par Édouard Dentu Éditeur, La Suisse inconnue est accompagnée dans la présente édition d’une préface inédite d’Aurel Dewarrat, chercheur en histoire contemporaine à l’université de Fribourg et auteur d’un mémoire consacré à Victor Tissot.
Plus d'info →«La vaisselle des évêques»
Au temps de la Réforme, menacé par la vindicte de la population vaudoise devenue protestante, un évêque fuit son château de la rive suisse du Léman. Il emporte avec lui des richesses dont son bateau ne peut soutenir le poids : il est alors contraint de se délester de sa vaisselle d’or, et depuis lors – raconte la légende – le Diable invite chaque Vendredi Saint les prélats de la région à partager avec lui, au fond du lac, un repas servi dans la « vaisselle des évêques ».
À la fin des années 1950, Pierre a dix-sept ans et cherche à fuir ses parents. Avec Denis, qui a le goût de l’aventure, ils s’installent dans le château des évêques, rebaptisé les Faverges et dont les propriétaires ruinés louent les appartements. Resté seul après le départ de Denis au service militaire, Pierre rencontre Hélène, qui lui fait découvrir la passion, ses illusions et la mesquinerie d’un monde petit-bourgeois où l’argent détient le seul vrai pouvoir.
Éducation sentimentale et hommage aux paysages lémaniques, La vaisselle des évêques a été publié pour la première fois dans la collection « Blanche » de Gallimard en 1959. Il est accompagné dans cette nouvelle édition par une préface inédite de l’écrivain et critique Guy Poitry.
Plus d'info →«Le roseau pensotant», suivi de «Avant la grande réforme de l’an 2000»
« Depuis le jour où j’ai perdu mon idée, j’ai toujours un calepin et un crayon dans ma poche. Et, quand l’Esprit m’a fait l’insigne honneur de me visiter, je traduis immédiatement, avec les pauvres mots du langage humain, la vérité fulgurante et fugitive qui a brillé une seconde dans la nuit de mon cerveau. Ces visites sont rares et infiniment brèves. Mais, bon an mal an, la précaution que je prends me procure une idée par semaine (quelques fois deux) ».
De l’utilité d’avoir deux jambes à la recherche de son « soi », armé d’une plume ravageuse, Henri Roorda s’attaque à des sujets triviaux pour mieux relever les travers de son temps. Le succès de ses courts billets, publiés dans la presse, le pousse en 1923 à en réunir une sélection sous le titre Le roseau pensotant. En 1925, il met sa verve au service de l’enfance et d’une éducation plus intelligente dans Avant la grande réforme de l’an 2000. Cent ans plus tard, ses réflexions sans concession conservent toute leur pertinence et leur fraîcheur.
Publiés en 2003 par les éditions L’Âge d’homme, Le roseau pensotant et Avant la grande réforme de l’an 2000 sont accompagnés dans cette nouvelle édition d’une préface inédite de Gilles Losseroy, maître de conférences à l’université de Lorraine.
Henri Roorda van Eysinga (1870-1925), fils d’un fonctionnaire colonial néerlandais exilé en Suisse, a été toute sa vie maître de mathématiques. Pédagogue libertaire, humoriste sarcastique, il a publié plusieurs essais et collaboré comme chroniqueur à différents journaux. Son rire masque élégamment une vision désespérée de la vie qui l’a conduit à mettre fin à ses jours, non sans s’en expliquer dans Mon suicide.
Plus d'info →« La terre est l’oreille de l’ours. Une célébration du Vivant »
D’après les Altaïens, l’ours n’a qu’à poser son oreille contre la terre pour tout apprendre, principalement l’hiver, quand il règne dans la taïga un silence glacé. « La terre est l’oreille de l’ours », disent les Uriangkhaï.
Marqué par son premier contact, douze ans plutôt, avec la forêt subarctique, Jil Silberstein décide de se livrer aux mystères des futaies qui s’élancent plus près de chez lui, de poser son oreille contre cette terre, d’apprendre au contact de cet univers animal et végétal. Durant trois ans, il consigne dans ses carnets l’infinie richesse de la nature, approfondit son rapport au monde, se remémore d’autres expériences, au Canada, parmi les Indiens, et prend la mesure de la folie techniciste de notre civilisation. C’est l’émerveillement pourtant qui prédomine, devant le miracle et la polyphonie du Vivant.
Publiés en 2012 par les éditions Noir sur Blanc, La terre est l’oreille de l’ours. Une célébration du Vivant est accompagné dans cette nouvelle édition d’une préface inédite de Geneviève Erard, professeure au Lycée-collège de l’Abbaye de St-Maurice et modératrice culturelle.
Plus d'info →« Exercices de lucidité. Arendt, Aron, Koestler, Kraus, Londres, Werth »
Comment penser de manière réellement individuelle, sans concession aux courants à la mode ? Comment questionner encore et encore, interpeler ses propres préjugés, et chercher à comprendre surtout, sans étouffer sous les voix dominantes ?
Le présent recueil de chroniques propose une réponse à ces interrogations essentielles, au travers de l’œuvre de Hanna Arendt, Raymond Aron, Arthur Koestler, Karl Kraus, Arthur Londres et Léon Werth.
Publiés dans diverses revues, réunis en volume pour la première fois, ces textes sont accompagnés d’une préface inédite d’Olivier Meuwly, écrivain et historien.
Plus d'info →« Les rescapés et autres poèmes »
Qui sont les « rescapés » d’où ce recueil tient son titre ? Ou plutôt, que sont-ils ? Des émotions, des réflexions, des observations saisies au vol, rendues intemporelles et universelles par la grâce de la poésie : si le poète dit « je », c’est de nous tous qu’il parle dans les quatre premiers cycles de cette œuvre (« Les rescapés », « Rappelez-moi votre nom », « L’amour par l’exemple » et « La maraude »). Ces suites de brèves évocations en vers courts sont couronnées par le dernier poème, formant à lui seul un cinquième et dernier cycle (« La poésie est toujours debout ») : c’est la poésie, et elle seule, qui sublime le quotidien.
Publié en 1984 aux Éditions de L’Aire, puis en 2006 dans le tome III de la Poésie intégrale d’Alexandre Voisard aux Éditions Campiche, Les rescapés et autres poèmes est ici précédé d’une préface inédite de Valery Rion, enseignant de français et d’histoire au Lycée cantonal de Porrentruy et doctorant à l’université de Neuchâtel.
Plus d'info →« L’habit fait le moine et autres nouvelles »
En 1874, Gottfried Keller ajoute un second tome aux Gens de Seldwyla, recueil de cinq nouvelles paru près de vingt ans plus tôt. Admirée par Nietzsche, cette œuvre vive et malicieuse, évocation en plusieurs épisodes d’une Suisse attachée à son passé et attirée par la modernité, ne sera pas traduite en français, dans son intégralité, avant 2020 (Les gens de Seldwyla, Éditions Zoé).
Les nouvelles ici réunies, « L’habit fait le moine », « Les lettres d’amour détournées » et « L’artisan de son bonheur », issues du second tome des Gens de Seldwyla, abordent un thème universel : les relations entre les hommes et les femmes. Et elles illustrent à merveille les caractéristiques de l’œuvre intemporelle de Gottfried Keller, entre ironie et tendresse, réalisme et parodie.
Publiées dans une traduction inédite de Claude Haenggli, ces trois nouvelles sont accompagnées dans la présente édition d’une préface du traducteur et d’une postface de Daniel Rothenbühler, critique littéraire et enseignant.
Plus d'info →« Croix de bois, croix de fer »
« Qu’est-ce que tu fais pour les autres ? me sermonnait sans cesse mon frère, convaincu que son chemin de vie était plus méritoire que le mien. C’est lui qui perpétuait la tradition missionnaire de la famille, il en était fier et ne manquait jamais une occasion de me reprocher de n’être ni médecin ni instituteur, même pas croyant ».
Historien et agnostique, le narrateur de ce récit est invité au colloque organisé en hommage à son frère, glorieux missionnaire décédé à quarante ans sur une route africaine. Dédaigné par une famille qui considère le sacrifice de soi comme la plus haute qualité humaine, cible récurrente de son aîné qui le jugeait infréquentable, il est bien décidé à troubler le concert des louanges et à dévoiler le vrai visage du défunt. Mais que pourra-t-il, face à l’admiration aveugle de l’assemblée et à ses propres souvenirs ?
Huis clos grinçant, Croix de bois, croix de fer explore toutes les nuances d’un monde où le Bien impose sa loi d’airain.
Publié en 2016 aux Éditions Grasset, ce texte est précédé ici d’une préface inédite de Maud Dubois, professeure à l’université de Neuchâtel.
Plus d'info →« Fleurs d’ombre »
« Depuis qu’elle était revenue, elle regardait les fleurs d’ombre. Elles se projetaient sur la paroi de son studio de banlieue, après l’école. La lumière passait à travers le rhododendron, le ficus, le clivia posés devant la fenêtre et dessinait leur ombre sur le crépi. Des fantômes, au lieu des faits du jour. »
Ainsi s’ouvre « Fleurs d’ombre », le dernier des courts récits de ce recueil empreint de la précise délicatesse d’Alberto Nessi. Confidences ou dialogues intérieurs, mélancolie ou traces de bonheur, autant d’instants que l’auteur suspend devant nous pour mieux en révéler la profondeur. Car les vies ordinaires n’ont rien d’ordinaire sous le regard fraternel de l’écrivain, qui s’approche des êtres pour les cerner jusqu’en leur cœur : « Une feuille pour combattre le mal, se dit l’homme. Une poésie. La kalachnikov disparaîtra de la vitrine du centre, je saurai regarder ma bien-aimée en face, toutes les statues décapitées retrouveront la tête et ce sera enfin le commencent d’une année nouvelle ».
Publié en 1997 en italien aux Éditions Casagrande, puis en 2001 aux Éditions de La Dogana, dans une traduction française de Christian Viredaz, Fleurs d’ombre a été couronné la même année par le Prix Lipp. La présente édition reprend la traduction de Christian Viredaz, et est accompagnée d’une préface inédite de Jérôme Meizoz, écrivain et professeur à l’université de Lausanne.
Plus d'info →« Mémoire des cellules »
Envoyé pour un reportage à la Biennale de Venise, Maximilien observe un public perplexe face à une installation monumentale de deux cent mille litres d’eau croupie. Commence alors son processus de « résistance » à l’art contemporain ; commence aussi, et surtout, un chassé-croisé entre Maximilien et lui-même, au fil d’une mémoire qu’il refuse.
Publié aux éditions L’Âge d’Homme en 2017, Mémoire des cellules, premier roman de Marc Agron, ouvre un triptyque intimiste où l’auteur interroge la mémoire et l’oubli. Il sera suivi par Carrousel du vent (2018) et Rêver d’Alma (2020), publiés chez le même éditeur. Mémoire des cellules est accompagné à nouveau, dans la présente édition, d’une préface de Michel Thévoz, écrivain, historien de l’art, philosophe et ancien directeur de la Collection de l’Art Brut à Lausanne.
Plus d'info →« Tartarin sur les Alpes »
Voulant affirmer auprès de ses concitoyens une image héroïque quelque peu mise à mal, Tartarin quitte Tarascon, piolet système Kennedy à la main, pour affronter les rudes parois de la Jungfrau et du Mont-Blanc. Après tout, n’est-il pas le président du Club des Alpines, ces gentilles petites collines de sa région provençale ?
Après l’Afrique, c’est dans les Alpes qu’Alphonse Daudet entraîne son héros mythique, burlesque, naïf et hâbleur, pour des aventures qui égratignent au passage les touristes amateurs de sensations fortes – mais en trains et en palaces – qui ont remplacé, à la fin du XIXe siècle, les pionniers de l’exploration alpine.
Publié pour la première fois en 1885 aux Éditions Calmann-Lévy, Tartarin sur les Alpes est préfacé ici par Laurent Tissot, professeur émérite de l’université de Neuchâtel, spécialiste notamment de l’histoire des loisirs, du tourisme et de l’industrie en Suisse.
Plus d'info →« Le Hardi chez les Vaudois et autres histoires »
Hardi : « qui ose sans se laisser intimider ». C'est aussi l'autre surnom de Charles le Téméraire, qui décide en 1475 d’envahir le Pays de Vaud. De la geste des guerres de Bourgogne, Paul Budry extrait des épisodes restitués dans une perspective et sur un ton qui bouleversent les codes du récit historique. Dans le même esprit parodique et truculent, il revisite la Révolution française et la prise de Jéricho.
Les autres textes du recueil – Le crucifix, Ci-gît Duchoux, Le pasteur de Praz-Riond et La vengeance de Madame Panchaud – viennent illustrer par d’autres exemples le talent virtuose et l’humour d’un écrivain au style inimitable.
La présente édition reprend l’accompagnement critique conçu par Yves Gerhard pour la publication de ces textes, en 2009, aux Éditions L’Âge d’Homme, sur la base du tome I des Œuvres. Histoires – Artistes – Paysages de Paul Budry (Cahiers de la Renaissance vaudoise, Lausanne, 2000). Elle est également accompagnée d’une préface de Jacques Chessex, ainsi que d’illustrations de Charles Clément.
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