« L’amour en bateau »
« La femme de ma vie ne peut être qu’un personnage fictif, une femme que j’inventerais à distance et qui m’inventerait de même. À chaque rencontre, nous porterions notre plus beau masque et notre amour deviendrait tel qu’il serait impensable de le ligoter dans le partage. Notre amour aurait l’intensité d’une trace et la légèreté d’une préférence. »
Et si tout n’est qu’apparence, un mari n’en vaudrait-il pas un autre ? À quai, deux bateaux attendent deux noces et leurs invités. La débandade de la fête qui approche sème la pagaille, le hasard sépare les mariés… C’est sur la reconstitution de cette journée folle que Jean-Bernard Vuillème lance son narrateur-enquêteur pour produire un délicieux et merveilleux roman sur l’amour, le mariage, et notre connaissance de nous-mêmes et des autres.
Publié aux Éditions Zoé en 1990, L’amour en bateau est précédé ici d’une préface inédite de Walter Tschopp, conservateur à la Fondation Atelier d’artistes, à Saint-Maurice (VS).
Plus d'info →« Croix de bois, croix de fer »
« Qu’est-ce que tu fais pour les autres ? me sermonnait sans cesse mon frère, convaincu que son chemin de vie était plus méritoire que le mien. C’est lui qui perpétuait la tradition missionnaire de la famille, il en était fier et ne manquait jamais une occasion de me reprocher de n’être ni médecin ni instituteur, même pas croyant ».
Historien et agnostique, le narrateur de ce récit est invité au colloque organisé en hommage à son frère, glorieux missionnaire décédé à quarante ans sur une route africaine. Dédaigné par une famille qui considère le sacrifice de soi comme la plus haute qualité humaine, cible récurrente de son aîné qui le jugeait infréquentable, il est bien décidé à troubler le concert des louanges et à dévoiler le vrai visage du défunt. Mais que pourra-t-il, face à l’admiration aveugle de l’assemblée et à ses propres souvenirs ?
Huis clos grinçant, Croix de bois, croix de fer explore toutes les nuances d’un monde où le Bien impose sa loi d’airain.
Publié en 2016 aux Éditions Grasset, ce texte est précédé ici d’une préface inédite de Maud Dubois, professeure à l’université de Neuchâtel.
Plus d'info →« Le fils du boulanger », suivi de « Les courtes fêtes »
De la campagne fribourgeoise à Paris, Netton Bosson promène un regard aigu sur le monde qui l’entoure, et peint dans Le fils du boulanger et Les courtes fêtes ce qui fait sa joie ou qui l’oppresse : des portraits nets et précis, qui échappent à l’anecdotisme grâce à l’humanité et la finesse de leur auteur.
Aux mots répondent les vingt-deux illustrations créées pour l’édition originale de ces deux textes par Netton Bosson, le peintre rejoignant le poète.
Parus respectivement en 1965 et en 1967 aux Éditions du Panorama à Bienne, puis en 2010 aux Éditions L’Âge d’Homme, Le fils du boulanger et Les courtes fêtes sont précédés dans la présente édition d’une préface inédite de Philippe Clerc, historien de l’art.
Plus d'info →« Fleurs d’ombre »
« Depuis qu’elle était revenue, elle regardait les fleurs d’ombre. Elles se projetaient sur la paroi de son studio de banlieue, après l’école. La lumière passait à travers le rhododendron, le ficus, le clivia posés devant la fenêtre et dessinait leur ombre sur le crépi. Des fantômes, au lieu des faits du jour. »
Ainsi s’ouvre « Fleurs d’ombre », le dernier des courts récits de ce recueil empreint de la précise délicatesse d’Alberto Nessi. Confidences ou dialogues intérieurs, mélancolie ou traces de bonheur, autant d’instants que l’auteur suspend devant nous pour mieux en révéler la profondeur. Car les vies ordinaires n’ont rien d’ordinaire sous le regard fraternel de l’écrivain, qui s’approche des êtres pour les cerner jusqu’en leur cœur : « Une feuille pour combattre le mal, se dit l’homme. Une poésie. La kalachnikov disparaîtra de la vitrine du centre, je saurai regarder ma bien-aimée en face, toutes les statues décapitées retrouveront la tête et ce sera enfin le commencent d’une année nouvelle ».
Publié en 1997 en italien aux Éditions Casagrande, puis en 2001 aux Éditions de La Dogana, dans une traduction française de Christian Viredaz, Fleurs d’ombre a été couronné la même année par le Prix Lipp. La présente édition reprend la traduction de Christian Viredaz, et est accompagnée d’une préface inédite de Jérôme Meizoz, écrivain et professeur à l’université de Lausanne.
Plus d'info →« Tamangur »
« Quand tu retires tes lunettes, qu’est-ce que tu vois ?
- Toi, dans le brouillard, dit l’enfant.
- Exactement, dit la grand-mère, tu vois flou, et ça rend curieux. On se plonge dans l’image avec les yeux, nez en avant, on veut tout voir en détail. Les flous sont un ordre : regardes-y de plus près ! »
Dans un village au fond d’une vallée, une petite fille en deuil apprivoise l’absence et la solitude grâce à sa formidable grand-mère. Il y a aussi une artiste amoureuse, une couturière aux yeux de crocodile, les ruelles du village où trotte une chèvre vagabonde… Le quotidien n’est jamais très loin du rêve dans ce roman délicat et tout en nuances, empreint de poésie. Leta Semadeni s’inspire des paysages d’Engadine et revisite la mystérieuse forêt aux pouvoirs légendaires qui donne son titre au livre.
Publié en 2015 par Rotpunktverlag, ce premier récit de la poétesse Leta Semadeni a été traduit de l’allemand par Barbara Fontaine pour les Éditions Slatkine en 2019. La présente édition reprend cette traduction, accompagnée d’une préface inédite d’Aline Delacrétaz, spécialiste en politique culturelle.
Plus d'info →«Le chien Tristan»
Roman policier insolite, roman de la beauté, contemplatif et musical, Le chien Tristan est d’abord le roman du romantisme. Volontairement cloîtrés au cœur de Rome, ses protagonistes «jouent» à s’identifier aux grands créateurs du XIXe siècle, Wagner, Liszt ou Nietzsche. Fous du génie qu’ils n’ont pas, ils sentent que le romantisme, bien plus qu’une exaltation de la passion, est une recherche passionnée d’une vérité à laquelle ils sacrifient leur bonheur. Hors de leur siècle, de leur pays et de toute certitude religieuse, placés devant l’évidence et l’effroi de l’existence, ces «inadaptés» sont pourtant l’image de l’homme contemporain, coupé du sacré, et n’osant plus s’avouer sa quête désespérée du Vrai. Confrontés à une femme qui refuse le rôle de sublime prétexte, ces personnages deviendront les rivaux pitoyables d’un être dont le regard détient la vérité sans la conscience : un chien, que sa maîtresse a nommé Tristan.
Plus d'info →« Mémoire des cellules »
Envoyé pour un reportage à la Biennale de Venise, Maximilien observe un public perplexe face à une installation monumentale de deux cent mille litres d’eau croupie. Commence alors son processus de « résistance » à l’art contemporain ; commence aussi, et surtout, un chassé-croisé entre Maximilien et lui-même, au fil d’une mémoire qu’il refuse.
Publié aux éditions L’Âge d’Homme en 2017, Mémoire des cellules, premier roman de Marc Agron, ouvre un triptyque intimiste où l’auteur interroge la mémoire et l’oubli. Il sera suivi par Carrousel du vent (2018) et Rêver d’Alma (2020), publiés chez le même éditeur. Mémoire des cellules est accompagné à nouveau, dans la présente édition, d’une préface de Michel Thévoz, écrivain, historien de l’art, philosophe et ancien directeur de la Collection de l’Art Brut à Lausanne.
Plus d'info →« La succession difficile »
Lorsque David Boller apprend que ses parents, juifs, ont tenté de se réfugier en Suisse avant d’être victimes des nazis, il se met en quête de réponses, dans une Suisse marquée par la Guerre froide.
En 1965, quand paraît La succession difficile (Piper Verlag, Munich), le scandale est immense : Walter Matthias Diggelmann, écrivain engagé, a osé en effet dénoncer l’influence de certains milieux politiques et économiques qui ne reculent devant rien pour préserver leurs intérêts. Ce roman ne se limite toutefois pas à la critique politique et sa force toujours actuelle réside dans l’exploration par l’auteur des tensions entre engagement politique, intérêts économiques et conscience personnelle : une exploration plus que jamais indispensable.
Publié en français en 1969 aux Éditions Rencontre, à Lausanne, La succession difficile reprend ici la traduction d’Éric Schaer. Cette nouvelle édition est accompagnée d’une préface inédite d’Alain Clavien, professeur honoraire d’histoire contemporaine à l’université de Fribourg.
Plus d'info →« Tartarin sur les Alpes »
Voulant affirmer auprès de ses concitoyens une image héroïque quelque peu mise à mal, Tartarin quitte Tarascon, piolet système Kennedy à la main, pour affronter les rudes parois de la Jungfrau et du Mont-Blanc. Après tout, n’est-il pas le président du Club des Alpines, ces gentilles petites collines de sa région provençale ?
Après l’Afrique, c’est dans les Alpes qu’Alphonse Daudet entraîne son héros mythique, burlesque, naïf et hâbleur, pour des aventures qui égratignent au passage les touristes amateurs de sensations fortes – mais en trains et en palaces – qui ont remplacé, à la fin du XIXe siècle, les pionniers de l’exploration alpine.
Publié pour la première fois en 1885 aux Éditions Calmann-Lévy, Tartarin sur les Alpes est préfacé ici par Laurent Tissot, professeur émérite de l’université de Neuchâtel, spécialiste notamment de l’histoire des loisirs, du tourisme et de l’industrie en Suisse.
Plus d'info →« L’homme anguille et autres chroniques »
Les chroniques présentées ici sont issues du Fantasque, journal créé par John Petit-Senn en 1832 et qui appartient à la tradition satirique si populaire au XIXe siècle. Fines et ironiques, désabusées parfois, les chroniques du Fantasque reflètent les mœurs d’une époque dont les travers sont encore souvent les nôtres.
L’humour de John Petit-Senn, tout comme celui de son contemporain Rodolphe Töpffer, est un concentré d’esprit, servi par une perspicacité et une originalité qui révèlent une vraie profondeur.
Les textes rassemblés ici sont issus de l’édition intégrale des chroniques de John Petit-Senn réunies par Bernard Lescaze, parue aux Éditions L’Âge d’homme en 2008 sous le titre Chroniques du Fantasque et autres textes. La présente édition est préfacée par Daniel Maggetti, professeur à l’université de Lausanne et directeur du Centre des littératures en Suisse romande.
Plus d'info →« Le Hardi chez les Vaudois et autres histoires »
Hardi : « qui ose sans se laisser intimider ». C'est aussi l'autre surnom de Charles le Téméraire, qui décide en 1475 d’envahir le Pays de Vaud. De la geste des guerres de Bourgogne, Paul Budry extrait des épisodes restitués dans une perspective et sur un ton qui bouleversent les codes du récit historique. Dans le même esprit parodique et truculent, il revisite la Révolution française et la prise de Jéricho.
Les autres textes du recueil – Le crucifix, Ci-gît Duchoux, Le pasteur de Praz-Riond et La vengeance de Madame Panchaud – viennent illustrer par d’autres exemples le talent virtuose et l’humour d’un écrivain au style inimitable.
La présente édition reprend l’accompagnement critique conçu par Yves Gerhard pour la publication de ces textes, en 2009, aux Éditions L’Âge d’Homme, sur la base du tome I des Œuvres. Histoires – Artistes – Paysages de Paul Budry (Cahiers de la Renaissance vaudoise, Lausanne, 2000). Elle est également accompagnée d’une préface de Jacques Chessex, ainsi que d’illustrations de Charles Clément.
Plus d'info →« La Suisse inconnue »
Paris, fin du XIXe siècle. Voyageur infatigable, Parisien d’adoption, amoureux de son pays natal, Victor Tissot invite « ses lecteurs de France » à découvrir « sa » Suisse, loin des sentiers déjà battus par le tourisme. C’est de Paris qu’il nous entraîne vers les lointaines montagnes grisonnes, avant de traverser au retour les cantons du Valais et de Fribourg.
Au fil des anecdotes et rappels historiques, Victor Tissot dévoile sous nos yeux la mosaïque des traditions, des mœurs et des particularités qui forment la Suisse de son époque.
Publié pour la première fois en 1888 par Édouard Dentu Éditeur, La Suisse inconnue est accompagnée dans la présente édition d’une préface inédite d’Aurel Dewarrat, chercheur en histoire contemporaine à l’université de Fribourg et auteur d’un mémoire consacré à Victor Tissot.
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